samedi 16 janvier 2010

Louis PRIMALOT et ses 13 filles

J'apprécie particulièrement de procéder à des dépouillements systématiques d'actes au sein d'une même commune pour les remonter un par un au sein de ma base GenCHARO.
Ainsi il arrive souvent qu'en travaillant toute une soirée sur une petite paroisse, j'arrive à couvrir une période de temps relativement large de 10 à 20 années qui permet de voir se marier des jeunes couples, voir naître un à un chacun de leurs enfants, en voir mourir certains, puis se marier d'autres.
C'est un peu comme si on re-déroulait en accélèré tout une période de vie d'une même communauté.

J'ai en tête le relevé effectué sur la commune d'Amanzé ou j'ai un jour rencontré le destin de Louis PRIMALOT qui venait d'épouser en 1700, Claudine FAYOLLE de la paroisse voisine de St-Germain-en-Brionnais.

Le premier enfant du couple naît comme souvent la même année en 1700, c'est une fille baptisée Antoinette. Puis viennent Jeanne, Claudine, Benoite et Anne, respectivement en 1701, 1703, 1705 et 1707.
A ce stade, je commence à m'intéresser particulièrement à ce couple qui "enchaîne" les naissances avec une grande régularité tous les 2 ans, et jusque là essentiellement féminines...
Au fil du dépouillement systématique que j'opère sur toute a commune , je "guette" de plus en plus la prochaine naissance du couple et je me mets moi-même à re-vivre l'attente que Louis a du ressentir de voir enfin arriver la première naissance d'une garçon au sein des son foyer.

Mais les années passent, et les naissances aussi, et ce sont...toujours des filles.
1709, l'année de la dernière grande famine marquée par un très très faible nombre de naissances, vient quand même Anne (2 du nom), puis Marie en 1711, Francoise en 1714, Laurence en 1715 et Madeleine en 1717.

A ce stade, le couple a déjà engendré 10 filles et pas encore un seul garçon...
A partir de Madeleine, on "sent" une certaine impatience, car les naissances suivantes sont plus rapprochées... mais ce sont toujours des filles...
Claudine naît en 1718, autre Claudine (2 du nom) en 1719 et Marguerite en 1721.

Après 20 ans de mariage, dont la moitié passée enceinte, Claudine FAYOLLE n'a toujours pas donné de garçon à son mari....Elle a désormais 41 ans, et Louis PRIMALOT 46 ans.

Le relevé de l'année 1722 ne donne lieu à aucune naissance au sein du foyer et on sait que l'horloge biologique tourne vite désormais...

Et puis le 31 Janvier 1723, naît au foyer un enfant, le 14 enfant et c'est un garçon !
Je me rappelle toujours la jubilation que j'ai pu ressentir moi-même, près de 300 ans après...au moment où je relevais ce dernier acte de naissance, car ce fût la dernière naissance enregistrée pour le couple !

Le garçon tant attendu fût baptisé...Louis, comme son père, avec la lourde mission de perpétuer le nom au sein de cette branche généalogique des PRIMALOT.

Mais la joie ne dura guère...
Au moment ou je relevais les actes de décès des années suivantes, je tombais bientôt sur l'acte de décès du petit Louis Le Jeune mort le 27 Mai 1735 à l'âge de 12 ans.
Laissant sans doute des parents tristes de voir partir là leur seul fils, alors que 11 de leur 13 filles allaient atteindre l'âge adulte

Si vous avez d'autres bizarreries statistiques de ce genre, vous avez la parole

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